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Interview avec Robin Koulaksezian, écrivain de Little Amenias.

Little Armenias n’est pas un inventaire du patrimoine historique, culturel et religieux des Arméniens partout dans le monde, mais un livre aux significations profondes qui change la façon dont nous nous rapportons aux créations d’un peuple qui a énormément souffert au cours des siècles. Chaque page surprend le lecteur par le dévouement avec lequel les Arméniens ont imprimé les lieux où ils sont venus vivre. Dans de nombreuses villes, il y a des églises apostoliques, des khacikars, des monuments dédiés aux personnalités arméniennes. D’autre part, même si certaines églises et monastères du nord de Chypre et de Turquie sont dans un état déplorable, d’autres imposants édifices religieux sont encore en construction dans d’autres parties du monde, comme la cathédrale du nord de Moscou (2013).

À la rédaction de la revue Ararat, en 2020, j’ai reçu un exemplaire de ce volume en récompense des articles que j’écris depuis 2014 et pour la création du site http://armenianheritage.weblidity.ro/. Par mail, j’ai posé quelques questions à l’auteur Robin Koulaksezian et j’ai découvert un interlocuteur inconstant et ingénieux.

-Au cours des trois dernières années, vous avez travaillé sur le plus grand guide de voyage sur les communautés arméniennes du monde entier. Ce livre vous a conduit en Roumanie, en Russie, en Argentine et au Canada. Comment as-tu choisi où voyager?

-J’ai visité environ une centaine de pays, mais dans des conditions toujours très variées. Par exemple, j’ai travaillé deux ans à l’ambassade de France en Russie, et j’ai aussi travaillé un an en Syrie. Pour le Liban, j’ai encore une partie de ma famille qui y vit. La majorité des pays, je les ai visité en mode “backpacker”, en voyageant à l’aventure, avec un petit budget, en me déplaçant en autostop ou en BlablaCar, en dormant des des hostels ou en Couchsurfing, etc… Il y a des pays où j’ai visité de nombreuses villes, comme les Etats-Unis, mais d’autres où j’ai seulement visité la capitale, comme l’Estonie ou le Kirghizistan. Je garde des contacts avec beaucoup de gens dans chaque ville, pour pouvoir garder mon guide actualisé!

-Avec qui avez-vous collaboré pour ce livre?

-Le guide a été publié grâce au soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian que je remercie beaucoup, et pour le contenu, j’ai été aidé par des centaines d’Arméniens dans toutes les villes! Merci à tous!

-Quel a été le lieu le plus surprenant où tu as voyagé et trouvé des Arméniens?

-L’Afrique du Sud m’a impressionné car c’est une petite communauté de 300 personnes, mais elle a une histoire car un premier Arménien était arrivé à la fin du 19ème siècle! Et ils sont assez actifs, il y a toujours un évènement organisé pour commémorer le 24 Avril.

-Où avez-vous trouvé la plus ancienne empreinte arménienne?

-La question de “où se trouve la plus ancienne diaspora” est compliquée, car les traces des premiers Arméniens exilés à Chypre à l’époque byzantine, par exemple, n’existent plus. En général, on peut dire que pour un “voyageur en diaspora”, ce sera en Ukraine (Crimée), en Roumanie (Moldavie) ou encore en Iran (Isfahan) que l’on retrouve les monuments les plus anciens.

-Votre famille vous a-t-elle élevée dans un milieu arménien?

-J’ai eu une éducation influencée par la tradition arménienne, oui, mais je n’ai pas fréquenté d’école arménienne, ni d’associations, étant jeune. J’ai surtout découvert l’Arménie lorsque j’y suis allé pour la première fois en 2006, et ensuite à travers les rencontres avec des Arméniens du monde entier en voyageant!

Robin Koulaksezian. Little Armenias at the Armenian Cultural Center in Décines (Lyon, France)
Robin Koulaksezian. Little Armenias at the Armenian Cultural Center in Décines (Lyon, France)

-Quel est le statut social d’un Arménien en France?

-Il y a vraiment de tout, il y a des Arméniens descendants des réfugiés de 1915, d’autres venus du Liban ou d’Iran dans les années 1970, d’autres d’Arménie dans les années 1990… et il y a vraiment tous les niveaux sociaux. Globalement, les Arméniens sont souvent citadins, et ils vivent dans les agglomérations de Paris, Lyon et Marseille.

-Quels sont vos prochains projets?

-Mon prochain projet, en partenariat avec l’UGAB, est de créer une plateforme qui permette de développer le tourisme dans la diaspora arménienne, en créant des excursions pour visiter les quartiers arméniens, par exemple.

-Comment les gens peuvent-ils entrer en contact avec vous?

-Le mieux c’est de me contacter sur la page Facebook ou Instagram de Little Armenias!

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